Notre 2ème trek de rêve après le GR20 en Corse était le GRR2 de l’île de la Réunion. Nous avons profité d’un long séjour de 2 mois sur l’île pour réaliser ce beau challenge qui se classe parmi les plus difficiles au monde. Et effectivement nos jambes s’en souviennent encore ! Et comme on aime bien se faire souffrir, nous sommes partis en totale autonomie avec la tente, avec nos réserves de nourriture et sans rien réserver car on aime l’aventure, les imprévus et le mode débrouillard qui est le meilleur moyen d’aller à la rencontre des locaux.
On vous détaille jour par jour notre périple qui a été plein de rebondissements !
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Après avoir effectué de nombreux treks (GR10, GR20, GRR2, Compostelle, etc.), nous pouvons vous aider à organiser votre prochaine aventure sportive. Si après la lecture de cet article vous souhaitez nous rencontrer, nous pouvons échanger ensemble lors d’une visio grâce à la plateforme FLEEPS qui regroupe plusieurs blogueurs passionnés de voyage. N’hésitez pas à réserver un créneau avec nous, 15 min de visio gratuite pour échanger sur votre projet.
Le GRR2 est un sentier de Grande Randonnée balisé qui traverse la Réunion du Nord au Sud (ou du Sud au Nord). Nous avons préféré le débuter depuis le Nord car le départ à Saint-Denis est plus pratique. L’arrivée se fait dans la région de Saint-Philippe. Il fait une longueur d’environ 140km et nous l’avons effectué en 12 jours avec quelques ajustements et des adaptations au fur et à mesure de nos aventures. Le dénivelé cumulé est très important, de l’ordre de 8km.
Ce GR est donc moins long et avec un dénivelé cumulé moins important et un côté moins technique que le GR20 de Corse. Mais l’ambiance chaude et humide peut être très vite fatigante et il faut prévoir de bonnes réserves d’eau. Les nuages d’humidité montent très vite en milieu d’après-midi il faut donc débuter les journées très tôt (lever à 5h pour débuter la marche avant 7h). Des journées entières seront consacrées à du dénivelé positif pour après enchainer sur des journées au dénivelé négatif en raison de la présence de cirque qu’on doit traverser (et donc on monte, on descend, puis on monte, on descend…). Les articulations et les muscles sont donc mis à rude épreuve, ce GR s’adresse donc à des personnes habituées à la marche difficile ayant une bonne capacité physique.
Le GRR2 est très bien balisé et en principe il n’est pas possible de se perdre si vous suivez bien les marques (par contre les temps sont souvent sous-estimés, compter à chaque fois 1h de plus que le temps prévu sur la journée).
Côté matériel, pas besoin de matériel spécifique de haute montagne (piolet, crampon). De bonnes chaussures de marche (faites déjà à votre pied), des bâtons et tout le nécessaire de protection (chapeau, lunette de soleil, crème solaire, etc.) seront suffisants.
Niveau paysage vous alternerez entre ambiance tropicale, pentes rocheuses, rivières, paysage volcanique, etc. Vous ne serez donc pas déçus par cette expérience très dépaysante.
A savoir : conseils utiles
- Il existe également le GRR1 (tour du Piton des Neiges) et le GRR3 (tour du cirque de Mafate) qui sont beaucoup plus courts. Ces GR ont des tronçons communs avec le GRR2 donc sachez que vous pourrez à tout moment bifurquer si besoin
- Pour certaines étapes compter jusqu’à parfois plus de 8h de marche/jour en fonction de votre niveau, des conditions météo, de la difficulté du terrain
- Pour toutes les étapes, vous aurez un refuge vous proposant le repas du soir, le dortoir et le petit-déjeuner (la réservation au préalable est vivement conseillée 24 voire 48h à l’avance). Parfois vous traverserez des petits îlets/villages avec de quoi vous ravitailler tous les jours. Donc vous n’êtes pas obligés de prendre avec vous tout votre ravitaillement pour la durée du GRR2 et pas besoin de tente non plus. Par contre le budget ne sera pas le même (compter environ 50 euros/personnes/nuit pour la nuit en dortoir ou chambre et la demi-pension). Étant adeptes du bivouac, nous avons tenté l’expérience avec la tente ce qui n’a pas toujours été facile !
- Prendre de l’argent liquide pour payer. En bivouac compter entre 10 à 15 euros/pers pour l’emplacement de votre tente sans repas et un accès aux douches et sanitaires
- Prendre des tenues pour être parés à tous les climats et toutes les températures : frais/froid la nuit, chaleur et humidité la journée, vent, etc.
- Si vous vous lavez dans les rivières et si vous y lavez votre linge, n’utilisez surtout pas de savon ou de gel douche industriels. Le mieux est le savon d’Alep naturel (permet de laver le linge, de se laver le corps/cheveux/visage et de se raser pour les hommes). Également, éviter de vous laver directement dans les cours d’eau et les lacs, utiliser plutôt une petite bassine en PVC souple et légère que vous viderez ensuite plus loin afin de ne pas ajouter savon, bactéries et autres dans l’eau
- Pour la préservation de l’environnement et le respect de tous les randonneurs, ramassage des déchets obligatoire (s’applique bien sûr sur tous les sentiers de randonnée)
- Pour bien préparer son GRR2 : http://www.ile-delareunion.com/fr/grr2.html et https://www.reunion.fr/planifier/ou-dormir/gites-d-etapes-ou-de-montagne. Vous trouverez toutes les informations sur les étapes et les refuges.
Avant le départ sur le GRR2 avec la tente
La priorité avant de partir est de se procurer le Topoguide du GRR2 avec le détail de toutes les étapes, le dénivelé par étape, les principales difficultés, etc. C’est un document indispensable à avoir avec vous. Vous pouvez également prendre une carte IGN, bien utile si vous devez prendre des variantes ou changer vos plans en fonction de la météo. Également une trace GPS sur votre téléphone peut s’avérer utile.
Il est important d’étudier tous ces documents avant de partir pour appréhender les étapes qui vous attendent et identifier si vous êtes suffisamment à l’aise pour vous lancer ou s’il n’est pas plus judicieux d’effectuer seulement une seule partie du GRR2.
Une fois que vous avez pris votre décision, bien évidemment la préparation du matériel est une étape primordiale. Nous avons ressorti notre matériel adapté pour la randonnée sur de longues périodes. Il a été éprouvé et validé sur le GR20 en Corse donc aucun problème.
Lisez notre article complet sur le choix de notre matériel. Tout a été mûrement réfléchi pendant plusieurs semaines, des comparatifs ont été faits, nous l’avons testé et vous pouvez vous en inspirer si besoin (matériel acheté en 2015, qui a évolué depuis pour certains éléments).
Etant donné notre choix d’autonomie, en plus du matériel nous avons dû nous occuper de la partie nourriture. Dans notre article sur le choix du matériel, retrouver également ce que nous avons emporté avec nous pour avoir de l’énergie, que ce ne soit pas trop lourd et que nous puissions manger végé dans notre cas. A adapter en fonction de vos envies, certains font également le choix du lyophilisé.
Nos sacs sont prêts, ils font environ 15 kg, ce qui est assez lourd mais nous avons l’habitude de notre matériel. L’idéal serait d’être dans les alentours des 10-12 kg. Mais étant donné que nous sommes amoureux du bivouac, nous sacrifions quelques kilos pour ce plaisir !
Pour chaque voyage, n’oubliez pas de partir assuré ! N’hésitez pas à bien prendre le temps de lire notre article de blog sur l’assurance voyage. Rapatriement, frais de santé, assurance bagage, responsabilité civile, vous saurez tout pour partir serein. Notre partenaire ACS assurances nous accompagne dans chacun de nos voyages et nous en sommes très satisfaits.
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Quand partir sur le GRR2 en tente
Nous sommes partis en décembre lors de l’été austral. Ce n’est pas forcément la meilleure période en raison de la saison des pluies et des cyclones mais nous avons été chanceux et n’avons eu qu’un seul jour de pluie 🙂 Et comme ce n’est pas la période touristique pour les randonnées sur le GRR2 on n’a pas croisé beaucoup de monde dans les refuges ou les campings. Donc on savait que les réservations au préalable n’était pas nécessaire pour nous. Si vous randonnez à une autre période et que vous êtes dépendants des gites, alors les réservations sont indispensables.
Il est plutôt conseillé d’effectuer le GRR2 durant l’hiver austral afin d’éviter la saison des pluies mais attention aux faibles températures sur les sommets la nuit.
Comment venir sur le GRR2
On ne va pas vous mentir, le seul moyen pour rejoindre la Réunion est l’avion. Il existe de nombreuses compagnies aériennes desservant l’île en fonction de votre ville de départ (Air France, Corsair, Air Austral…). Afin de bénéficier des meilleurs tarifs, n’hésitez pas à utiliser le comparateur de vols Skyscanner. Il vous permet de trouver la compagnie aérienne avec les billets d’avion au meilleur prix selon vos dates.
Ce qui est pratique c’est qu’en avion, vous arrivez directement à Saint-Denis, point de départ du GRR2 dans le sens Nord-Sud.
Notre expérience du GRR2 en tente étape par étape
1 – De Saint-Denis la Providence au gîte de la plaine des chicots
1800 m Dénivelé + en 5-6h
La première journée annonce la couleur, que de la montée. Possibilité de démarrer au lieu-dit Mamode Camp grâce à un bus (ligne 12 puis 12a) qui vous y dépose afin de n’avoir que 800m de D+ en 3h et c’est déjà très bien ! Arrivée au gîte de la Roche Écrite en début d’après-midi sous une grosse pluie. Nous voulions aller faire du bivouac en haut de la roche écrite qui est une petite partie hors GRR2 mais qui vaut le coup pour le lever du soleil. Au vu des conditions, ce n’est pas prudent donc on ne sort pas la tente ce soir et on prend le gîte et le couvert. Deux jeunes tiennent le refuge et sont d’une grande gentillesse. Ils préparent aux 6 randonneurs présents ce soir un repas qui ne nous laissera pas aller dormir avec la faim ! On prend des forces car réveil à 3h45 pour aller voir le lever du soleil à Roche Écrite, la pluie s’étant calmée. Nous mettons nos frontales et c’est partie pour une marche d’1h30 dans la nuit et le silence. Arrivés juste à temps le soleil se lève et c’est juste somptueux.
Nous redescendons ensuite pendant 1h au gite et entamons notre 2ème journée vers Dos d’Âne.
2 – Gîte de la plaine des chicots à Dos d’Âne
900 m Dénivelé – en 3h30-4h
Hier que de la montée, aujourd’hui que de la descente !
De la descente toute la journée en terrain boueux ça n’a pas été une partie de plaisir du tout pour nos genoux ! Mais l’ambiance tropicale est bien là et on est bien dépaysés.
Nous arrivons à Dos d’Âne en début d’après-midi à la ferme Bellevue-relais Dos d’Ane chez Jacky où on peut poser notre tente sans avoir réservé. C’est le seul endroit sur Dos d’Âne pour faire du bivouac avec une vue impressionnante. Tout le nécessaire du campeur est là avec sanitaires. Accueil chaleureux de Jacky avec ty punch, on recommande vivement si vous vous arrêtez dans le coin.
Demain une journée importante, on rentre enfin dans le cirque de Mafate qui n’est accessible qu’à pied, aucune route ni aucun accès pour tout véhicule motorisé. Seuls les hélicoptères peuvent permettre des échanges avec la vallée.
3- De Dos d’Âne à Aurère dans Mafate
700 m Dénivelé – et 700 m Dénivelé + en 5h
Pour ce jour 3ème jour, autant de montée que de descente. Et la journée commence avec les 700m de descente pour rejoindre la rivière des galets où une pause baignade n’est pas de refus !
Puis on continue de longer la rivière pour entamer les 700 m de D+. Les derniers mètres sont très durs la pente est raide et le vide est tout proche il faut être très prudent surtout avec nos sacs lourds qui peuvent nous entraîner.
On arrive enfin au sommet et on entre dans Mafate par Aurère. Ici plus de voiture, du ravitaillement de nourriture uniquement par hélicoptère, de l’électricité par voie solaire et du réseau téléphone de temps en temps. Rien de tel pour se ressourcer quelques jours.
On bivouac au gîte de François Libelle à l’entrée d’Aurère après avoir demandé gentiment au propriétaire.
4 – D’Aurère à Grand Place
500 m Dénivelé – et 400 m Dénivelé + en 5h
Aujourd’hui une journée plutôt roulante.
Cette étape sans trop de difficulté nous permet enfin de découvrir Mafate avec un temps magnifique. On en prend plein la vue avec les montagnes à perte de vue à 360°. On traverse différents îlets qui sont comme des petits villages plein de charme : îlet à Malheur, îlet à Bourse…
Une journée tranquille sans difficulté qui nous permet de prendre le temps, de prendre du plaisir à marcher, à contempler, à ressentir…
On arrive en début d’après-midi à Grand Place et on s’arrête au camping Bellevue qui nous offre un magnifique point de vue depuis notre tente. Comme à chaque fois nous sommes les seuls campeurs donc on a le choix de l’emplacement et on choisir bien sûr la meilleure place 🙂 !
On vous conseille d’aller boire un verre et d’aller jouer une partie de baby-foot au gîte principal Le Pavillon en contrebas pour passer un bon moment pour finir la journée.
5 – De Grand Place à Roche Plate
600 m Dénivelé – et 950 m Dénivelé + en 5h
Comme hier ça monte et ça descend tout le long de la journée. On traverse d’autres îlets (Lataniers, Orangers) et comme c’est la saison des oranges on se ravitaille en oranges sauvages pour notre repas, merci la nature.
Les paysages sont fous, dégagés le matin puis le ciel s’assombrit toujours en fin de journée avec l’humidité ambiante qui se transforme en nuage avec la chaleur. Après avoir franchis la Brèche, notre dernière montée de la journée nous arrivons à Roche Plate qui est un grand îlet par rapport aux autres et où il y a un grand choix de gîtes.
On bivouac au gîte de Lavitra où on est bien accueillis au sein d’une famille. Les enfants jouent avec nous toute la soirée et nous montrent leur environnement et leur vie bien spécifique. Un moment de partage unique qui nous a été permis en venant au plus près des habitants et en s’écartant des gîtes plus touristiques.
6 – De Roche Plate à Marla
150 m Dénivelé – et 500 m Dénivelé + en 6h
Aujourd’hui une journée agréable. On emprunte la section sur le GRR3 au lieu du GRR2 qui est plus intéressante car ça nous fait passer par les 3 roches au lieu de la ville de La Nouvelle sans intérêt.
Et ce lieu des 3 roches est vraiment paradisiaque, on se baigne dans des bassins naturels pour une pause de midi bien méritée. En contre bas l’eau se déverse dans une fosse où il ne vaut mieux pas s’approcher.
On continue ensuite l’après-midi à monter dans un paysage cette fois-ci beaucoup plus désertique.
On arrive à Marla qui a été un coup de cœur. L’ambiance ici est très sympa et on vous recommande de passer une nuit ou au moins une soirée au snack bar Le Marla. Le patron est top et ici musique zouk et créole et ambiance garantie. C’est la halte obligatoire de tous les randonneurs qui viennent échanger sur leur journée ou prendre des renseignements.
Nous on pose notre tente juste à côté sur le terrain de bivouac à côté de l’école avec toujours une belle vue.
Pas de sanitaire ni de douche mais le patron du snack nous autorise à venir chez lui en échange de commander le repas du soir. Ce qu’on accepte bien sûr, c’est ainsi que ça fonctionne. Et on a bien fait le repas végétarien qu’on nous sert est en fait un bon gros gueuleton avec riz, grains, légumes, et bien sûr ty punch à volonté ! Ici les gens sont généreux et accueillants à chaque instant. On garde un merveilleux souvenir de Marla et de cette soirée.
7 – De Marla à Cilaos
1000 m Dénivelé – et 600 m Dénivelé + en 6h
Ce 7ème jour est une longue journée. On quitte déjà Mafate. Et qui dit sortir d’un cirque dit monter pour ensuite redescendre !
Donc on entame une montée jusqu’au sommet du Mont Taïbit qui est le point de liaison à pied entre le cirque de Mafate et celui de Cilaos. Du sommet on aperçoit Cilaos au loin et on se dit que la route va encore être longue.
Puis que de la descente (1000 m), heureusement des moments plaisants nous attendent sur la route : des rivières et des trous d’eau pour se rafraîchir et même une tisanerie en pleine nature pour se désaltérer et faire une pause bien méritée.
On arrive ensuite à Cilaos où nous retrouvons la circulation des voitures et le monde, ça fait bizarre! On s’éloigne un peu de tout ça en allant camper dans le seul camping de la ville à la ferme Julien avant d’entamer encore demain une grosse journée avec l’ascension jusqu’au piton des neiges, point culminant de l’île à 3070 m avec bivouac au sommet . On a déjà hâte !
8 – De Cilaos au sommet du piton des neiges
1700m Dénivelé + en 7h
On quitte Cilaos et on démarre au parking du bloc par un bus qui nous dépose en 10 minutes afin de s’économiser un peu car la journée va être difficile mais on sait que la récompense à la fin en vaudra la peine, faire du bivouac au sommet du piton des neiges ! Un seul point d’eau sur le trajet donc penser à se ravitailler car au gîte du piton pas d’eau potable (seulement en bouteille à 3 euros/litre…). Notre objectif est de faire notre halte de midi au gîte et de continuer ensuite jusqu’au piton pour faire du bivouac pour y dormir. Les conditions météos sont propices, aucun nuage et pas de vent de prévu. Donc on ne traîne pas afin de réaliser ce rêve de voir le coucher et le lever du soleil depuis le piton des neiges.
Cilaos s’éloigne de plus en plus au fur et à mesure qu’on monte et à 13h on atteint le gîte. Halte repas avant d’entreprendre l’ascension du piton (si vous le souhaitez vous pouvez dormir dans le gite si vous ne faites pas de bivouac).
Après 2h de montée et 600 m de dénivelé +, on atteint le sommet. Les 2 heures passent plutôt bien par rapport au reste de la journée. Nous sommes sur le toit de l’Océan Indien dans une mer de nuages avec une vue à 360° c’est juste fou !
On plante notre tente dans les emplacements prévus qui permettent de s’abriter du vent. Mais on a de la chance rien à déclarer aujourd’hui. Alors c’est en tee shirt qu’on prend notre apéro en admirant le coucher du soleil qui nous offre des couleurs époustouflantes ! Nous sommes les 2 seuls à faire du bivouac sur le toit de l’Océan Indien ce soir là, une sensation unique qui restera dans nos esprits à jamais !
9 – Du piton des neiges à Bourg Murat
1600 m Dénivelé – en 7h
Nous sommes au niveau d’un sommet donc forcément aujourd’hui que de la descente. La journée s’annonce très difficile pour les articulations, les muscles ayant déjà bien chauffés hier avec le dénivelé positif.
Mais avant, la journée commence par un magnifique lever de soleil. Les randonneurs qui ont dormi au gîte plus bas se sont levés aux alentours de 3h, nous les voyons avec les frontales monter vers nous. A 5h20 le spectacle commence et le soleil nous inonde de sa lumière.
Une fois le spectacle terminé, nous rangeons notre matériel et nous démarrons notre journée de descente vers Bourg Murat, encore chamboulés des émotions que nous avons ressenties ces dernières heures.
Puis nous démarrons notre journée de descente assez interminable. Le parcours indiqué sur le topo guide a été modifié car il y avait une marche qui terminait la journée pendant 45min sur une départementale assez dangereuse. On arrive donc à une intersection qui indique un détour de 1h30 pour atteindre Bourg Murat, après les 7h qu’on vient de passer à descendre. Moralement s’en est trop et on récupère la départementale pour prendre un bus qui nous amène jusqu’à Bourg Murat. Des douleurs au niveau des genoux commencent à se faire ressentir, nous préférons jouer la prudence. Nuit à Bourg Murat à l’hôtel l’Ecrin à dormir dans un vrai lit, le luxe !
10 – Journée de pause à Bourg Murat et de transit
Aujourd’hui, nous nous prenons une journée cool car nos plans sont un peu chamboulés. Il est prévu en principe de rejoindre à pied le gîte du volcan depuis Bourg Murat. Sauf que ce gîte n’accepte pas le bivouac même contre une participation financière. Le seul gîte de tout le GR qui n’est pas campeur friendly c’est dommage après toutes les merveilleuses rencontres qu’on a faites dans Mafate et ailleurs où les gens nous ont accueillis avec plaisir. Mais le business est plus important sûrement ici comme c’est plus touristique… Et en plus pour rajouter à la malchance, le gite est complet donc aucune possibilité de dormir là bas ce soir. Mais finalement ça nous arrange un peu, après cet accueil un peu froid nous n’avions pas envie d’y aller.
Comme tout bon voyageur, il faut savoir s’adapter. Nous visitons la cité du volcan qui est juste en face de notre hôtel. Vraiment très intéressant et instructif, on vous le conseille vraiment. Nous profitons ensuite de l’après-midi pour réfléchir à comment nous allons rallier le volcan et être prêt pour demain. Nuit encore à l’hôtel.
11 – Ascension du piton de la fournaise
500 m Dénivelé – et 500 m Dénivelé + en 5h
On n’a pas trouvé de bus qui amène jusqu’au pas de Bellecombe, point de départ à pied pour démarrer l’ascension du piton. Donc il faut impérativement une voiture ou que quelqu’un vous y dépose. De nombreuses voitures passent tout le long de la journée par Bourg Murat pour aller vers le volcan pour la journée. Il n’est pas bien difficile d’en trouver une qui accepte de vous prendre au passage mais il n’y a bien sûr pas de garantie mais comme les Réunionnais sont sympas, ils jouent le jeu s’ils ont de la place dans leur voiture. Vous traverserez notamment la célèbre route des sables avant d’arriver.
Arrivés au parking du pas de Bellecombe, l’ascension qui nous attend et c’est de la rigolade par rapport à ce qu’on vient de vivre pendant ces 10 jours. Rien de bien technique, il suffit de suivre les marques blanches et de vous assurer de bien être équipé (eau car vraiment aucun point d’eau, vêtements pour lutter contre la chaleur et le froid, le climat étant très changeant). Nous avons commencé l’ascension sous la pluie et on l’a finie avec des coups de soleil…
Avant de commencer l’ascension on rentre dans l’enclos qui est une vaste plaine et le volcan se dresse devant nous. On aperçoit le petit cratère “Formica Léo” tout mignon à côté du géant derrière lui.
Par endroit, la végétation essaye de coloniser avec beaucoup de difficulté ce milieu difficile. Cette ascension est vraiment particulière. On marche littéralement sur de la lave durcit et on peut apercevoir encore les coulées assez récentes par la différence de couleur. Le paysage est lunaire et dépaysant. On ressent beaucoup de sensations et la force de la nature pour l’instant endormie.
On monte jusqu’au sommet en 1h30-2h et on découvre enfin l’antre de la bête, le cratère Dolomieu avec une vue panoramique. Nous sommes à environ 2600 m d’altitude. On observe les roches volcaniques qui ont été formées au plus profond de notre planète, les anciennes coulées qui se sont solidifiées et on se sent comme insignifiant. Le volcan paraît calme et endormi mais en-dessous c’est très actif et il suffira d’un sursaut de la Terre pour qu’il s’exprime encore.
Une journée vraiment incroyable et inoubliable qui permet de finir en beauté ce merveilleux GR plein de surprises et avec une variétés de paysages sur 10 jours assez incroyable !
12 – Redescente sur Saint-Pierre
Étant donné que le gîte du piton de la fournaise est toujours complet et qu’ils n’acceptent toujours pas le bivouac sur leur terrain, nous rejoignons Saint-Pierre en bus depuis Bourg-Murat. Une bonne adaptation nous a permis de finir ce GR sans trop de difficulté. En principe la dernière étape est une redescente sur environ 10h vers Saint-Philippe. Les nombreux randonneurs qu’on a croisés nous ont dit que cette étape très douloureuse n’avait pas grand intérêt. Ces 10 jours bien chargés nous ont quand même épuisés alors nous redescendons tranquillement dans la vallée pour se détendre et profiter du lagon qui commençait à nous manquer 🙂
Notre avis sur cette aventure sur le GRR2 avec la tente
Pour notre 2ème trek, nous n’avons vraiment pas été déçus. Ce GRR2 offre une variété de paysages exceptionnels et des points d’intérêt hors du commun : piton des neiges, volcan, cirques, végétations tropicales. Tout y est pour que chaque jour soit un dépaysement et une aventure. Et les Réunionnais que vous croiserez sur votre route seront la cerise sur le gâteau pour que ce périple fasse partie de vos plus beaux souvenirs.
Ce GRR2 est tout de même recommandé aux personnes habituées à la marche avec du dénivelé. Un peu d’entrainement s’avère nécessaire sans être des sportifs de haut niveau mais un minimum de condition physique parait important et prudent pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Avec un sac léger avec seulement quelques vêtements de rechange et le minimum nécessaire du marcheur alors aucun problème, vous n’êtes vraiment pas obligés de faire comme nous et de prendre la tente, la nourriture et etc. Avec le recul, nous aurions dû prendre des sacs plus légers et surtout avec beaucoup moins de nourritures car le ravitaillement est possible chaque jour. Nous avons souffert sur certaines étapes pour rien mais le challenge était encore plus important et son accomplissement encore plus intense. On ne regrette pour rien au monde le bivouac et si vous en avez la possibilité alors tentez l’aventure également. Vous camperez à des endroits vraiment exceptionnels que vous n’oublierez jamais et avec nos bonnes adresses vous pourrez y aller l’esprit léger.
Nous sommes prêts pour d’autres aventures et d’autres sentiers à découvrir : le GR10 avec la traversée des Pyrénées sur 40 jours a été notre 3ème GR réalisé.
Et vous, prêts à aller relever le défi du GRR2 ?
Aventure réalisée en Décembre 2019
Merci pour ce beau récit. Je viens de votre instagram 😉 et nous prévoyons de faire le GRR2 en décembre un peu comme vous.
Nous venons de faire le GR20 en juin dernier, une aventure formidable, en semi autonomie.
Votre récit nous donne de précieuses indications.
Encore merci et nous vous souhaitons beaucoup d’autres belles aventures.
David & Nathalie.
Merci à vous pour ce gentil commentaire 🙂 Nous sommes vraiment heureux si nos récits peuvent aider les autres voyageurs à réaliser ce genre d’aventures, nous écrivons vraiment nos aventures dans ce seul et unique but 😉
C’est quoi votre pseudo sur Insta ? Même si c’est en décembre on suivra vos aventures et en attendant bonne préparation !
A bientôt Magaly & Franck
Bonjour et merci de votre récits, il est top. Nous projetons de partir 5 semaines cette année en octobre et novembre. Ayant un peu le vertige, je voulais savoir si le GRR2 faisait passer par des crêtes ? si il y avait des passages délicats ? merci de votre retour et bonne continuation.
Bonjour et merci beaucoup pour votre retour !
Alors oui certains passages sont assez impressionnants, le GRR2 est un enchainement de passage de cirques, c’est-à-dire qu’il y a de fortes montées et également de fortes descentes pour passer de cirque en cirque. Arrivé en haut des cirques, il y a des vues plongeantes sur le bas du cirque qui pourrait impressionner mais c’est sans danger si vous restez bien le long de la paroi rocheuse. Magaly a aussi un peu le vertige mais elle ne l’a pas ressenti lors de la traversée du GRR2. Nous espérons que vous pourrez vivre cette aventure !
bonjour,
merci pour votre blog très sympa. Je trouve les tarifs pour camper proche des gites/refuges assez élevé. est ce possible (j’imagine que oui) de trouver d’autres spots?
par avance merci
Herve
Bonjour Hervé, merci beaucoup pour votre commentaire et votre retour.
Malheureusement les spots de campings avec tente sont limités, vous pouvez économiser sur les frais en ne prenant pas les repas dans les gites/refuges mais il faudra prévoir suffisamment de réserve sur vous et c’est également du poids supplémentaire. Vous pouvez prévoir 2 jours à chaque fois d’autonomie. Il y a du ravitaillement dans Mafate. Nous avions pris beaucoup de nourriture avec nous car nous ne savions pas et on a regretté ce poids supplémentaire, les dénivelés sont violents dans les cirques. Le tarif le plus élevé qu’on ait pu voir c’est le gite du piton des neiges (surtout que là pas le choix il faut dormir à l’intérieur, pas de bivouac), c’est pour ça qu’on a bivouaqué en haut du piton. Le gite du piton de la fournaise également est très cher et pas de bivouac possible, on a préféré donc s’y rendre à la journée en stop depuis Bourg Murat. Sinon les autres emplacements de bivouac nous payions entre 10 ou 15 euros/personne l’emplacement pour la tente avec accès sanitaire (sans les repas)
bonjour,
merci de votre retour rapide, j’ai trouvé un blog qui donne des “spots” de bivouac possible hors camping dans les gites. J’ai l’habitude des randonnées en autonomie, Très bonne nouvelle que de savoir qu’il y a du ravitaillement tous les 2 jours. Je vise donc un sac de 8 kg + l’eau
Ok super ! Pouvez-vous partager ce site ici si jamais d’autres voyageurs recherchent également ? Si vous avez l’habitude des treks en autonomie alors aucun problème 🙂 Merci à vous et bonne aventure !
Bonjour,
La COVID étant passée par là, nous avons reporté notre voyage pour cette année.
Nous partons en novembre.
Juste une dernière information, car votre récit est génial et complet 👍 et vraiment encore merci !
Dans Mafate les épiceries sont achalandées avec quel type de produit ?
On peut espérer y trouver quoi ? de la semoule ? Fromage type pate ? saucisson ? des fruits ? Yaourt ?
Et je vois que je ne vous avais pas répondu, sur Insta mon pseudo est trumperbogus j’espère (s’il y a du réseau) poster quelques photos.
Nous partons comme vous pour 12 jours en tente et 1/2 autonomie.
Merci pour tout.
David & Nathalie.
Merci beaucoup pour votre message. Nous sommes ravis que ce projet devienne enfin réalité pour vous ! Vous n’aurez aucun problème pour vous ravitailler dans les petites épiceries de Mafate. Un petit bémol pour les produits laitiers pas sûr que vous trouviez fromage et yaourt ou alors ce sera en petite quantité. Tout est ravitaillé par hélicoptère donc il y a vraiment les indispensables et les aliments facilement conservables. Pour le reste aucun problème. Nous vous souhaitons une belle aventure sur l’île intense et surtout bon courage car c’est aussi un beau challenge 😉 On attend avec impatience de vos nouvelles sur insta !
Merci de votre retour 😉 et de ces précieuses informations.
Je ne manquerais pas de poster des photos, si le réseau le permet.
Sinon à notre retour.
Au plaisir de vous croiser lors d’un voyage 👍
On attend vos photos avec impatience ainsi que votre retour d’expérience 🙂 Oui au plaisir de se croiser !
Bonjour,
Tout d’abord merci pour votre récit qui m’aide grandement à préparer notre itinéraire du GR R2 prévu pour juillet 2023 ! 🙂
Une petite question concernant la fin de votre parcours, entre la descente du Piton de la Fournaise et Bourg-Murat, vous avez fait du stop comme à l’aller ? Pour ensuite prendre le bus jusqu’à Saint Pierre ?
J’hésite à faire comme vous et à ne pas aller à pied jusqu’à Basse-Vallée, mais je ne sais pas comment relier le Gite du Volcan à Saint Pierre. 🙂
Par avance merci !
Bonjour Coralie, meilleurs vœux et merci beaucoup pour votre retour, on est ravis si l’article peut vous aider 🙂
Alors oui, nous avons fait du stop à l’aller et au retour car il n’y avait pas du tout de possibilité de faire du bivouac au gîte du volcan et c’était également complet en dortoir (et cher). Depuis le gîte du volcan pour aller à Saint-Pierre, pas le choix, il faut retourner à Bourg-Murat où là vous aurez des bus directs. Sinon depuis le gîte du volcan il faut descendre à pied jusqu’à Saint Joseph. C’est la suite du GRR2 qui est balisé bien sûr. Mais c’est une descente longue qui n’a pas beaucoup d’intérêt. Pour maximiser les chances pour le stop, le week-end il y a plus de voitures qui montent. Nous avions dormi 1 nuit à Bourg-Murat ainsi nous avions laissé nos sacs et étions partis légers pour pouvoir faire l’aller retour dans la journée + le stop sans stress. On espère que ces quelques conseils vous seront utiles !
Bonjour,
Un de nos meilleurs souvenirs de voyage ! Nous n’avons pas pris la tente mais logions dans des auberges des îlets, ce qui permet aussi de discuter avec les locaux.
Fabien
Bonjour Fabien, merci pour votre retour. Oui La Réunion est vraiment une île merveilleuse pour les amoureux de nature et d’aventures. Comme vous le soulignez effectivement pas d’obligation de prendre la tente. Nous avons aussi pu loger dans quelques refuges pour rencontrer les locaux, ça a toujours été des moments très conviviaux avec eux. Bonne continuation
Bonjour Magaly et Franck,
Merci pour ce récit incroyable et bravo à vous pour cette aventure!
Vous êtes pour l’instant les seuls que j’ai trouvé qui ont fait cette aventure pendant l’été austral, c’est largement faisable en cette période? Pour avoir eu de la pluie qu’une seule journée c’est top
J’ai très envie de partir fin mars faire le GRR2 (a voir l’accessibilité à cause du cyclone) mais je ne trouve pas de retour sur des personnes qui l’ont fait à ce moment là donc j’ai des craintes au niveau de la météo et des risques…
Bonne soirée et bonne futures aventures!
Chloé
Bonjour Chloé. Merci de ton retour et ravis que cet article puisse t’aider à préparer cette aventure ! Comme tu as pu le lire oui c’est faisable durant l’été austral. Nous n’avons eu qu’un seul jour de pluie mais par contre pas mal de terrains boueux et glissants. Il faut être équipé en conséquence : batons de marche pour éviter les glissades et pour aider dans les montées (si tu as l’habitude de les utiliser), de bonnes chaussures de rando dejà faites à ton pied (neuves ou en bon état pour éviter d’avoir une semelle lisse et des crampons abimés) et des vêtements et protection de sac anti-pluie. Chaque année est différente, on ne peut pas te garantir que tu n’auras pas de pluie fin mars mais tu es quand même sur la fin de l’été austral et la pluviométrie est en pente descendante à cette période en général. Si tu es bien équipée, tu pourras quand même faire la traversée peu importe la météo. Par contre évite de t’engager lors de journées très pluvieuses car à La Réunion ça ravine très vite et très fort. Il vaut mieux attendre un jour que la pluie diminue (en général durant l’été austral il pleut fort sur de courtes périodes). Et bien sûr ça va de soi, ne pas s’engager si un cyclone ou fort coup de vent est annoncé. Il te faudra bien surveiller la météo chaque matin avant de partir pour être sûr que tout est ok de ce côté là. N’hésite pas à demander aux locaux sur ton chemin, ils sont habitués et connaissent la météo de leur île.
On espère que ces quelques conseils te seront utiles et te motiveront à faire la traversée. Bonne préparation et belle aventure à toi 🙂